
Voici la suite du texte
Mon Village plublié en octobre 2010. Si vous voulez d’abord lire la première partie (ce que je vous suggère!!) cliquer
ici.
Bonne lecture, merci de passer me voir et de me laisser vos commentaires! C’est grandement apprécié :)
Mon village (2ème partie)
Il y avait aussi Ubald. Ubald demeurait dans le vieux moulin, sur la rue Du Moulin. C’était une bâtisse couleur souris, toute ronde, chapeauté d’un cône rouge pointu. Quatre énormes ailes tournaient en chantonnant avec le vent. C’est parce qu’il habitait dans cette drôle de maison qu’on appelait Ublald« Le Fou du Moulin ». Ubald n’était pas fou. Il était seulement différent. Mais les gens du village ne faisaient pas la distinction entre ces deux états.
Chaque matin, Ubald empruntait le sentier tortueux qui descendait du coteau. Il avait toujours quelque chose à raconter, mais personne pour écouter ses histoires. Alors il parlait tout seul. En fait, il ne parlait pas vraiment seul… il s’entretenait avec les oiseaux. Et comme si cette amitié avait été réciproque, ceux-ci semblaient beaucoup apprécier le jeune homme.
Aussitôt qu’il sortait de son moulin, geais bleus, mésanges, colibris et hirondelles volaient à sa rencontre. Ubald les accueillait avec ses sifflotements, ses sourires et ses grands gestes. Habitués, les oiseaux ne fuyaient même pas devant ses exclamations de joies et s’amusaient à virevolter autour de lui. Ublald n’avait qu’à tendre les mains vers le ciel pour que les mésanges s’accrochent à ses doigts comme aux branches d’un rosier. Au contact de leurs petites griffes, il se mettait à ricaner et il finissait toujours couché dans l’herbe verte, à se tordre de rire comme s’il avait été chatouillé par mille fées. Ensuite, ces amis et lui reprenaient la route du village dans la bonne humeur collective.
Bien que tous les oiseaux fussent ses amis, Ubald partageait une complicité particulière avec une hirondelle qu’il avait prénommée Flobette, la plus jolie hirondelle qu’il avait rencontré jusqu’à ce jour. Flobette ne manquait jamais un rendez-vous avec Ubald. Jour après jour, elle tournait autour du garçon en pépiant. Souvent, il se promenait aux abords du lac, son amie au plumage bleuté perchée sur son doigt. Parfois, lorsqu’il remontait au moulin, elle se posait sur son épaule et toujours on pouvait entendre un doux gazouillis. Dans un murmure, Ubald répondait à son amie.
Les habitants du village trouvaient bien étrange cette relation entre homme et oiseau. Certains les regardaient en souriant lorsqu’ils les voyaient se promener, tandis que d’autres les dévisageaient avec suspicion. C’était le cas de la vieille Alice.